Peut-on vraiment se passer d’implémenter des pratiques d’opticien éco-responsable aujourd’hui ? Dans tous les secteurs d’activité les réglementations évoluent et se destinent à cadrer les industries vers plus de responsabilité sociale et environnementale.
Nous avons interrogé l’un de nos adhérent, Fabien Joly dirigeant de la boutique Optique Place des Fêtes à Paris. Il nous a partager leurs bonnes pratiques éco responsables du quotidien et nous en avons profité pour lui demander ce qu’être adhérent à l’association Recycloptics lui apportait au quotidien.
Bonjour Fabien, pouvez-vous me présenter votre commerce en quelques mots ?
Optique Place des fêtes est un magasin familial qui a ouvert ses portes au début des années 1980. C’est une entreprise fondée par mes parents, que j’ai reprise en 2010. Je l’ai remise à ma main, au niveau des collections, des process, etc. Nous sommes situés dans le 19ème arrondissement de Paris, qui est un quartier avec une grande mixité sociale. Notre positionnement familial vise à répondre aux besoins de cette population. Nous avons la volonté de servir tout le monde au niveau de la proposition commerciale, de l’âge, etc.
J’ai mes biais de sélection qui sont plutôt la création française comme Frédéric Beausoleil, Jean François Rey, ou Lafont. Je ne m’interdis pas d’avoir des marques plus commerciales justement dans l’idée de pouvoir servir tout le monde. Et nous travaillons avec Essilor pour les verres. Je m’oriente d’abord vers des fournisseurs français, pour des raisons économiques mais aussi pour des questions environnementales. En termes de filière, cela génère moins de transport, moins de CO2, c’est un peu plus vertueux.
D’un point de vue environnemental, l’achalandage me paraît être important mais nous avons aussi mis en place des petites choses en interne.
Est ce que vous pouvez m’en dire un peu plus sur ces pratiques d’opticien éco-responsable que vous avez mises en place?
Déjà nous avons mis en place un bac Neimo, qui est un bac à eau fermé pour la meuleuse. À mon sens ce devrait même être obligatoire au niveau législatif. Cela évite les rejets de plastiques et de produits fluorés dans les eaux publiques et permet de diminuer de façon conséquente la consommation d’eau. À titre indicatif, la consommation d’eau de la meuleuse avant l’installation de ce bac représentait la moitié de la consommation d’eau du magasin . Aujourd’hui nous n’avons plus qu’à remettre 2 litres par semaines, dûs à l’évaporation, ce qui est dérisoire !
C’est d’ailleurs dommage car les représentants ne mettent pas du tout en avant cette option ! Essilor a par exemple une offre mais qui n’est pas du tout mise en valeur. Il faut leur demander. En termes de coût cela représente 10% du montant total de la machine et en entretien annuel c’est vraiment très peu également.
Dans nos autres pratiques responsables nous avons une pile de papier de recyclage et l’impression en recto-verso. Nous essayons également de réutiliser tous les cartonnages pour renvoi auprès de nos fournisseurs. Et nous avons mis en place des minuteurs pour l’éclairage. Cela permet que les lumières s’éteignent au bout d’un certain laps de temps en dehors des horaires d’ouverture.
Vous êtes adhérent Recyloptics, comment s’organise la collecte des lunettes et des calibres pour vous ?
Je fais le distingo entre lunettes usagées et les lunettes cassées. Les lunettes usagées peuvent encore servir, nous les donnons à des associations pour qu’elles soient ensuite redistribuées. Les lunettes cassées vont être renvoyées à Recycloptics pour être revalorisées. C’est une pratique que mes parents faisaient déjà et que nous avons mise en avant lors d’une campagne de communication auprès de nos clients, avec une offre commerciale. Depuis, nos clients savent que nous le faisons et viennent nous déponser leurs anciennes montures. Lors d’un nouvel équipement, nous leur précisons qu’ils peuvent garder leur dernière paire pour du dépannage, et nous rapporter les paires plus anciennes pour la collecte.
Pour les calibres nous les envoyons régulièrement à l’association en vue de leur revalorisation. C’est facile et ça permet d’agir dans le bon sens.
Est ce que vous avez la sensation que c’est facile d’avoir un positionnement éco-responsable en tant qu’opticien ?
Franchement ce n’est pas contraignant et c’est applicable pour chacun. De mon point de vue, on ne fait rien de compliqué. Je sais qu’on peut même aller beaucoup plus loin en demandant de recevoir les lunettes sans calibres ou sans boîtier. Je sais que certains de mes confrères ou consœurs ont des pratiques bien plus avancées.
Est ce que vous recommanderiez à un opticien d’adhérer à Recycloptics, qu’est ce que cela vous apporte ?
Oui, c’est une cause à soutenir ! Déjà être adhérent permet de renvoyer les calibres et les lunettes cassées en vue d’être recyclés. Et puis c’est une démarche importante. Je trouve que c’est bien qu’il y ait une voix qui nous représente et qui porte ce combat pour notre secteur d’activité. C’est vrai que nous au quotidien nous n’avons pas forcément le temps de porter un message là dessus. Les interventions de Carole permettent de planter une graine de temps en temps et de se questionner quant à ses pratiques sur un sujet si important !
Merci !
Merci à Fabien Joly et son équipe pour leur temps et le partage de leurs bonnes pratiques pour mettre en marche son commerce d’opticien eco-responsable ! Pour retrouver Fabien et son équipe, c’est ici, dans Paris 🙂
Merci à tous nos adhérents pour leur soutien qui nous permet d’avancer sur ce chemin d’un monde de l’optique lunetterie plus responsable. Pour grandir nos rangs et nous aider à porter cette voix toujours plus loin, adhérez à l’association et parlez-en autour de vous ! Merci !
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